Un nouvel outil de compostage est apparu dans le panel des solutions de traitement in situ des biodéchets depuis maintenant quelques années : les composteurs électromécaniques.
Il s’agit de machines de différentes capacités (jusqu’à plusieurs tonnes par semaine) dans lesquelles un processus de compostage hors-sol et maîtrisé est mis en œuvre.
Les composteurs électromécaniques sont en général constitués d’un cylindre dans lequel on insère à l’une des extrémités les biodéchets (parfois pré-broyés) et de la matière sèche (pour faire l’équilibre vertueux comme dans le compostage traditionnel). Ce mélange va progresser de façon continue dans le tube, tout en étant brassé par des pales entrainées par un moteur (même si on trouve également des modèles mécaniques). Des sondes permettent de surveiller, d’enregistrer et même parfois de transmettre certains paramètres comme notamment la température qui va en général monter jusqu’à entre 50 et 80 °C et permettre une hygiénisation des biodéchets. Au bout de deux semaines la matière pré-compostée sort de l’appareil. Ce n’est pas encore du compost mûr mais une matière stabilisée qui devra être mise en maturation avant son utilisation.
Ce matériel est souvent installé sur une dalle béton, dans un abri, et demande une alimentation électrique. Cela implique donc une dépense en électricité, même si elle reste très faible. Parce que c’est une technique hors sol, les rongeurs ne peuvent pas pénétrer dans le cylindre et on peut donc sans se questionner y déposer tous les biodéchets.
Comme dans une opération de compostage de proximité traditionnel, il faudra former les opérateurs qui procéderont aux apports, aux ajouts de matière sèche, au transfert de la matière en maturation et aux différentes opérations de maintenance.
Ces matériels sont d’un coût non négligeable (de quelques dizaines de milliers à une centaine de milliers d’euros en fonction des volumes à traiter et des accessoires) et seront à privilégier sur des gros gisements unitaires notamment en milieu urbain dense tels que par exemple des restaurants d’entreprise ou des gros établissements scolaires. Il faut cependant rappeler qu’il est tout à fait possible de traiter de gros volumes de biodéchets en compostage traditionnel.